Le triangle dramatique
Cet article décrit le fonctionnement du triangle dramatique et comment il est possible d’en sortir par la responsabilisation individuelle.
Le principe du triangle dramatique
Origine du triangle dramatique
Le fondateur de l’analyse transactionnelle, le psychiatre canadien Éric Berne (1910-1970), a mis en lumière quatre mythes en lien avec les relations humaines :
- J’ai le pouvoir de rendre l’autre heureux (le sauveur à l’égard de la victime)
- L’autre a le pouvoir de me rendre heureux (la victime à l’égard du sauveur)
- L’autre a le pouvoir de me rendre malheureux (la victime à l’égard du persécuteur/bourreau)
- J’ai le pouvoir de rendre l’autre malheureux (le persécuteur à l’égard de la victime)
Selon Éric Berne, croire en ces mythes a pour effet de nous déposséder de notre pouvoir personnel, car nous seuls avons le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux, suivant la façon dont nous percevons et répondons à une situation. Par contre, si nous avons la croyance que l’autre a ce pouvoir sur nous, nous le lui abandonnons.
Un disciple d’Éric Berne, le psychiatre américain Stephen Karpman, va poursuivre ses travaux, en élaborant en 1968 le célèbre« triangle dramatique ».
Ce triangle, appelé aussi triangle de Karpman, schématise les différentes interactions possibles entre trois rôles psychologiques : victime, sauveur et persécuteur.
Dualité et projection
Le triangle dramatique repose sur deux grands principes : la dualité et la projection.
Dans une vision dualiste, nous classifions d’un côté ce que nous considérons comme bon, et de l’autre ce que nous percevons comme mal. Il est généralement aisé d’assumer ce qui est bon en soi. En revanche, il est beaucoup plus compliqué d’admettre l’existence en soi de ce que nous jugeons négativement. Or, nous avons toutes et tous les trois figures du triangle en nous.
Par exemple, si je vois positivement ma part sauveuse, il me sera intolérable d’admettre que je puisse être également parfois persécuteur. Par un mécanisme psychique inconscient de protection, je vais donc projeter cette facette hors de moi sur une personne extérieure qui remplira ce rôle à ma place. A travers cette personne, je pourrai batailler contre cette part honnie dont je me serai dissocié.
Il en va de même si je valorise le contrôle et la domination à travers ma part persécutrice : je ne pourrai tolérer en moi l’existence d’une part victimaire subissant les évènements et s’apitoyant sur son sort.
Des rôles potentiellement interchangeables
Même si nous pouvons potentiellement endosser chacun des trois rôles, nous avons en général une posture de prédilection issue de nos conditionnements acquis dans l’enfance. Au fil du temps, nous allons chercher à confirmer ce scénario favori. Le triangle dramatique n’a donc pas pour but de communiquer avec autrui mais, inconsciemment, de renforcer notre scénario personnel.
Ces rôles ne sont pas toujours statiques pour autant. Ils peuvent passer alternativement de l’un à l’autre des protagonistes de la relation. La relation est un flux dynamique où l’adoption d’un rôle par l’un invite l’autre à endosser le rôle complémentaire.
Ainsi, je peux être tout à la fois victime de mon patron au bureau, persécuteur de mes enfants à la maison et sauveur de ma voisine de palier.
Deux personnes peuvent même interchanger les trois rôles au cours d’une seule conversation : si, par exemple, ma partenaire ne s’extasie pas assez devant mon rôle de sauveur (« J’ai rangé toute la maison »), je pourrais très vite devenir victime (« Personne ne voit tout ce que je fais pour les autres « ), voire persécuteur (« Tu n’es qu’une ingrate, tu le feras toi-même la prochaine fois »).
Une communication faussée
Ce triangle est dit dramatique car il s’agit de relations toxiques et de dépendance. Dans ce jeu psychologique, la manipulation inconsciente est la règle. Les protagonistes cessent de communiquer clairement sur leurs réels émotions et besoins et endossent un rôle jamais clairement énoncé.
Par exemple, si je me plains constamment à mon conjoint de mes relations difficiles avec mon collègue de bureau (à qui j’attribue ici le rôle de persécuteur), ma demande affichée peut sembler être de recevoir un conseil en retour alors que, fondamentalement, mon besoin profond est plutôt de recevoir de la reconnaissance.
Les bénéfices cachés
Pourquoi un tel manège se perpétue-il, dans la mesure où les attentes et besoins des différents protagonistes n’étant pas clairement exprimés, ils n’ont que peu de chance d’être pleinement satisfaits ?
Ces jeux psychologiques perdurent car chacun des protagonistes y trouve des bénéfices secondaires inavoués. Chaque acteur se complaît dans sa position et ne souhaite pas réellement quitter son rôle, ou évoluer positivement. Cela ressemble à une pièce de théâtre où chaque acteur joue un rôle de composition.
La figure de la victime
Le statut de victime
Il nous arrive à tous d’être parfois la victime de quelqu’un : un fonctionnaire obtus, un collègue tire-au flanc, un vigile trop zélé, un client insupportable…
Certaines personnes endossent toutefois le statut de victime de façon plus constante, comme une forme d’identité qui contribue à les définir. Ce sont généralement des personnes souffrant d’un vide affectif et qui, dans ce rôle, cherchent à recevoir de l’attention ou de l’amour.
Il ne s’agit pas ici d’être victime au sens d’avoir été agressé(e) en rue à une occasion. C’est plutôt une façon de réagir (subir ?) face aux évènements de la vie, qu’ils soient dramatiques ou sans importance, et un positionnement dans les relations humaines en général.
Ce positionnement de victime peut également se retrouver chez les personnes mal à l’aise avec leur puissance. Plutôt qu’être vécue sainement à travers le Yang, la puissance est refoulée dans les parts d’ombre. Elle se manifeste alors de façon plus détournée et pervertie à partir de l’ombre Yin et prendra généralement la forme de la manipulation ou de la victimisation.
La victime se met dans une posture de « petite chose fragile » ou de personne à plaindre, pour recevoir de l’attention et que l’on prenne soin d’elle. Elle confond le fait de se plaindre et demander de l’aide.
La victime et ses deux compères
La victime cherche à attirer un sauveur susceptible de lui prêter attention et assistance, mais surtout pas de façon durable. Inconsciemment, la victime ne souhaite pas du tout être autonome et responsable. Pour paraphraser une phrase célèbre, la victime se plaint de ne pas avoir de poisson à manger mais ne souhaite surtout pas qu’on lui apprenne à pêcher ! Ce qu’elle attend du sauveur, c’est avant tout qu’il perpétue ses sentiments négatifs.
Si les proches de la victime rechignent à entrer dans son jeu et à endosser activement le rôle du sauveur, la victime peut parfois se transformer en persécuteur à leur égard (« Tu ne vois pas que j’ai besoin d’aide ? Tu pourrais au moins t’intéresser à ce qui m’arrive, espèce d’égoïste »).
Si elle cherche activement un sauveur, la victime a aussi besoin d’un persécuteur pour justifier son statut. Sans persécuteur, elle ne peut exister en tant que victime. La victime n’a bien sûr aucun désir conscient de perpétuer cette réalité, elle se contente de rejouer involontairement le même scénario généré par ses conditionnements.
Les avantages indirects à être victime
La victime ne cherche donc pas réellement à sortir de son rôle, car être une victime présente plusieurs avantages indirects :
- La victime domine psychologiquement le sauveur en attirant sur elle son attention et en sollicitant son aide.
- Elle estime être toujours dans son bon droit et mériter d’être au centre de l’attention et qu’on s’occupe d’elle.
- Elle n’est responsable de rien de ce qui lui arrive et n’a pas à se remettre en cause, puisque toute la faute incombe aux divers persécuteurs présents dans sa vie.
La figure du sauveur
Le statut de sauveur
Le sauveur du triangle n’est pas simplement le type sympa qui vous rend service à l’occasion. Ce n’est pas non plus le secouriste qui vous sauve la vie lorsque vous êtes physiquement en danger. C’est quelqu’un qui a constamment un besoin irrépressible de vous aider… peu importe que vous ayez demandé ou non son aide, ni même que vous en ayez besoin.
Il vous abreuve de ses bon conseils (non sollicités) et n’hésite pas à faire les choses à votre place. Son insistance à vous aider peut être ressentie comme envahissante ou intrusive.
S’il voit quelqu’un qui semble en difficulté, il culpabiliserait de ne pas intervenir d’initiative. C’est un profil que l’on croise couramment dans les stages de développement personnel : dès qu’un autre participant exprime une émotion, le sauveur se précipite vers lui pour lui offrir une épaule secourable, un mouchoir ou une phrase d’encouragement, avec généralement pour effet de perturber un processus de libération émotionnel qui se déroulait très bien sans lui.
Le sauveur et la victime
Le sauveur recherche avant tout une victime à sauver.
Le véritable sauveur n’est pas prioritairement intéressé par le bien-être de la victime. Ce qu’il recherche, c’est sa propre valorisation à travers son aide. En conséquence, il évite de rendre la victime autonome, ce qui lui ferait perdre sa raison d’être. Son aide sera donc toujours partielle et incomplète, de façon à maintenir la victime en état de dépendance à son égard.
Il y a donc une relation de codépendance qui s’installe entre les deux protagonistes : le sauveur a besoin d’une victime incapable de se débrouiller seule, tandis que la victime a besoin de quelqu’un auprès de qui se plaindre et demander assistance.
Lorsque son aide est refusée, le sauveur peut se sentir blessé et parfois réagir en persécuteur (« Ingrat, après tout ce que j’ai fait pour toi… »).
Plus le sauveur a du mal à admettre qu’il possède en lui certaines facettes, plus sa réaction sera virulente lorsque, par le mécanisme de projection, il verra ces facettes chez autrui. Il s’érigera alors en justicier, en chevalier blanc autoproclamé se sentant légitime de devenir persécuteur de la personne perçue comme persécutrice.
Il se peut aussi que le sauveur, dont l’intervention est jugée intempestive par la victime et le persécuteur, se retrouve subitement dans le rôle inconfortable de bouc émissaire. Imaginez que vous tentiez d’arbitrer la dispute d’un couple d’amis et que, brusquement, lesdits amis, subitement réconciliés, fassent violemment front uni contre vous (« De quoi te mêles-tu ? »).
Les avantages indirects à être sauveur
Être sauveur présente plusieurs bénéfices cachés non négligeables :
- C’est un rôle gratifiant d’un point de vue narcissique : le sauveur se sent valorisé, utile, et se perçoit comme quelqu’un de bien.
- Se consacrer aux besoins d’autrui permet au sauveur d’éviter d’aller voir en lui-même et de devoir faire face à ses propres difficultés. C’est une forme de fuite socialement très acceptable.
- Le sauveur domine la victime en se rendant indispensable.
La figure du persécuteur
Le statut de persécuteur
Si le terme « bourreau » est souvent utilisé pour qualifier ce dernier rôle du triangle, Stephen Karpman préférait celui de « persécuteur », qui est moins excessif. En effet, le persécuteur n’est le plus souvent pas un pervers narcissique, un prédateur sadique ou un sociopathe dangereux. De façon plus banale, c’est une personne qui a tendance à critiquer et à rabaisser son entourage, qu’elle estime idiot ou incompétent.
A travers cette posture, le persécuteur recherche souvent le respect ou la domination, en confondant puissance et violence.
Le persécuteur est un donneur de leçons, qui a le sentiment que sans lui, tout tournerait à la catastrophe. Il blâme et critique la victime qu’il s’est choisie, qu’il juge inapte.
Il a le sentiment d’agir à raison, puisque grâce à son intervention autoritaire et dirigiste, une situation risquant de partir à vau-l’eau pourra être corrigée.
Il est fréquent que les persécuteurs aient subi pas mal de frustration dans leur vie et que ce comportement soit une façon de le faire payer inconsciemment à leur entourage. C’est l’image du « petit chef » tyrannique envers ses subordonnés, dont il est aisé d’imaginer qu’il n’est pas très épanoui dans sa vie privée.
Pour la victime, son persécuteur n’est pas nécessairement personnifié dans un individu. Il peut également prendre la forme d’un évènement, tel une maladie, une crise financière, une addiction, un accident…
Le persécuteur et la victime
Le persécuteur recherche une victime potentielle sur laquelle il pourra exercer son ascendant. Si celle-ci refuse ce rôle, le persécuteur portera son dévolu sur une autre personne jusqu’à ce qu’il trouve quelqu’un qui rentre dans son jeu malgré lui.
Les avantages indirects à être persécuteur
Le persécuteur bénéficie de plusieurs avantages indirects :
- Il a le sentiment d’être respecté et de bien poser ses limites.
- Par son côté autoritaire et cassant, le persécuteur peut intimider et dominer sa victime, qui n’ose lui tenir tête.
- En critiquant les actions des autres, le persécuteur peut se sentir en contrôle de la situation et confiant en ses capacités.
- Critiquer et juger les autres, se sentir supérieur, peut être pour le persécuteur une façon de se rassurer face à ses propres doutes.
Quand la victime devient persécuteur
Nous avons vu que lors d’une même interaction, une personne peut glisser d’un rôle à un autre. Un cas de figure qui mérite d’être examiné, c’est quand la victime endosse le rôle de persécuteur.
Lorsque la situation est pénible et que la victime a du mal à trouver les ressources pour y faire face, cela peut générer en elle de la colère, de l’amertume ou un sentiment d’injustice. Si elle n’arrive pas à dépasser ces ressentis douloureux, la victime risque de les retourner soit contre elle-même, soit contre son entourage.
Par exemple, de fortes douleurs chroniques peuvent affecter l’humeur de quelqu’un et le transformer en tyran domestique pour ses proches. Autres exemples : l’enfant maltraité à la maison qui devient un harceleur à l’école pour exorciser son mal-être, ou le père de famille sous trop forte pression au bureau qui décharge son stress en criant sur ses enfants à la maison.
Celle ou celui qui se vit comme victime peut également se retourner violemment contre la personne qu’elle estime être responsable de ce qui lui arrive. Sûre de son bon droit et d’être « dans le juste », la victime peut, sans s’en rendre compte, se transformer en persécuteur de son persécuteur désigné.
Ce mécanisme peut également s’exercer sur un plan collectif. Par exemple, lors de périodes de crise économiques, certaines personnes ne trouvant pas de travail (victimes) font porter la responsabilité de leur situation sur les gens issus de la dernière vague d’immigration (persécuteurs « voleurs d’emplois »). Il arrive qu’un groupe social, religieux ou ethnique soit perçu comme la cause d’un mal-être général et se voit sommé d’endosser le statut peu enviable de bouc émissaire.
Comment sortir du triangle dramatique ?
Le difficile recul
Lorsque notre interlocuteur endosse un des trois rôles, il nous invite implicitement à pénétrer dans le triangle. Une fois entré dans le jeu, il est difficile d’en trouver la sortie car ce sont des mécanismes inconscients qui sont à l’œuvre et chacun a le sentiment d’être légitime et de se comporter avec justesse.
Le fait que nous n’avons le plus souvent pas conscience de ce qui se joue nous enlève le recul qui permettrait de réaliser que nous jouons un rôle dicté par nos conditionnements.
Il est généralement plus facile de repérer lorsque la personne en face de soi joue un rôle et, à partir de cela, d’identifier le rôle de complément qui pourrait être le sien. Ainsi, si l’autre se pose en victime, demandez-vous si vous n’êtes pas sauveur ou persécuteur.
La responsabilisation de chacun
L’élément clé pour ne pas entrer dans le triangle ou arriver à en sortir, c’est de prendre l’entière responsabilité de qui nous sommes, de reconnaitre que les trois faces du triangle coexistent potentiellement en nous.
Je suis ma propre victime, mon propre sauveur et mon propre persécuteur. Une fois que je serai en paix avec ces parts et que je les reconnaitrai comme miennes, je n’aurai plus besoin de les projeter sur d’autres.
Dans le triangle, la victime se décharge de toute responsabilité sur le dos du sauveur ou du persécuteur, tandis que ces derniers dénient cette capacité à la victime pour mieux assoir leur pouvoir sur elle.
Pour en sortir, cela implique d’assumer toute la responsabilité de ses actes et de ses émotions, et d’inviter notre interlocuteur à faire de même, dans une posture d’égal à égal.
Adopter une communication claire
Ce qui rend aussi difficile l’identification des rôles en présence dans le triangle, c’est que rien n’est assumé ou explicité. Tout est exprimé de façon indirecte ou sous-entendue.
Evitons donc d’entrer dans le jeu des demandes floues ou « à tiroirs », c’est-à-dire d’une demande qui en cache en réalité une autre. Si votre interlocuteur n’est pas clair, invitez-le à reformuler sa demande de façon plus précise, en assumant explicitement le besoin sous-jacent.
Notre responsabilité est de nous exprimer clairement sur ce que nous souhaitons ou ne souhaitons pas. Plus notre positionnement est limpide, plus cela aidera la personne en face de nous à clarifier son propre positionnement à notre égard.
Mais pour exprimer ses besoins et ses limites, encore faut-il d’abord en avoir conscience. La CNV (communication non violente) est un bon outil pour apprendre à les identifier et à formuler ses demandes en vue d’une plus grande autonomisation de chacun.
Jouer un rôle ne permet de satisfaire que des besoins superficiels. Lorsqu’un des protagonistes du triangle prend conscience de ses besoins profonds, il quitte naturellement ce rôle. Et s’il prend encore un peu de hauteur et conscientise les besoins mutuels des personnes en présence, il devient une source d’inspiration pour les autres à se délester de leurs rôles respectifs.
La victime
Le premier pas à faire pour sortir de la victimisation est d’arrêter d’attendre que les autres évoluent et d’opérer sa propre transformation vers ce à quoi on aspire.
Pour opérer ce passage vers la responsabilisation et l’autonomie, il faut sortir de la plainte pour poser des actes concrets, et formuler des demandes claires et précises.
Lorsque vous êtes face à quelqu’un qui se pose en victime et essaie de vous attirer dans le triangle, évitez de rentrer dans son jeu et invitez-le à se prendre en mains. Si vous estimez pertinent de l’aider, veillez à circonscrire l’étendue de votre aide de façon à ne pas laisser une relation de dépendance s’installer.
Enfin, vous pouvez ne pas souhaiter être abordé comme un déversoir émotionnel. Vous gardez le droit de vous retirer de la conversation avec une victime quand cela n’est pas/plus juste pour vous.
Le sauveur
Pour éviter de vous retrouver dans le rôle du sauveur, demandez d’abord à l’autre s’il souhaite être aidé. Votre aide devra être paramétrée dans son contenu et dans le temps afin de permettre à l’autre d’aller vers son autonomie.
Le cas échéant, prévoyez une contrepartie à votre aide pour éviter à l’autre de rester avec une dette à votre égard.
Lorsque c’est vous qui êtes face à quelqu’un qui souhaite vous sauver, refusez, poliment mais fermement, d’endosser le rôle de la victime et n’acceptez pas une aide non souhaitée.
Le persécuteur
Pour éviter d’endosser le rôle de persécuteur, identifiez vos besoins insatisfaits de façon à mettre des choses en place pour les rencontrer, afin de ne pas faire payer vos frustrations à votre entourage.
Lorsque vous êtes vous-même face à un persécuteur, n’acceptez pas d’être sa victime. Posez vos limites et faites-vous respecter. Si c’est trop compliqué, coupez court à la conversation, voire à la relation.
Conclusions
En conclusion, la meilleure et seule façon de ne pas se perdre dans les méandres du triangle dramatique est d’identifier ses besoins profonds et d’en prendre la responsabilité, par exemple en formulant des demandes claires permettant de les rencontrer.
Didier de Buisseret
N’hésitez pas à partager cet article, en le reprenant intégralement, sans modification ni coupure, et en citant sa source (www.presenceasoi.be)
Merci beaucoup pour votre rappel Didier… toujours intéressant de revisiter le comportement psychologique humain .
Avec plaisir !
Merci pour cette clarification des mécanismes du triangle dramatique.
Serait il abusif de dire que la clé pour en sortir est le pardon ? Le pardon dans sa vision profond (pas de dédouanement) où chacun reprend sa place de responsabilité, en dehors des jeux relationnels inconscients, au service de son indépendance.
Un des articles les plus remarquables que j’ai lus depuis longtemps.
Il m’a ouvert les yeux, s’est imposé à moi comme une révélation.
Merci beaucoup.
Avec grand plaisir, Marie. Heureux que ce texte vous ait plu !