La loi d’attraction – Les expériences (1)
Dans les deux articles précédents (ici), j’ai essayé d’affiner ma vision de la loi d’attraction lorsqu’elle est utilisée pour formuler une demande adressée à l’univers. Dans le présent article, j’examine l’autre aspect de la loi d’attraction, lorsqu’elle s’exerce envers nous sans que nous l’ayons consciemment souhaité.
Nous attirons ce que nous sommes
Comme nous l’avons vu, nous n’attirons pas ce que nous voulons mais « ce que nous sommes ». Ce que nous vibrons, c’est l’ensemble de ce qui nous constitue : le conscient et l’inconscient, les pensées, les émotions, les pulsions… La récolte que nous attirerons sera donc en lien avec ce que nous aurons semé sur chacun de ces plans, volontairement ou non.
Bien que nos paroles et nos actes puissent paraître doux, aimables et compatissants, il se peut pourtant que nous n’attirions en retour que des expériences douloureuses. Comment est-ce possible ?
Le plan du mental n’est pas celui dont la vibration sera la plus puissante, surtout si les pensées ne sont pas alignées sur le cœur et le bas-ventre. Ainsi, si je suis dans une recherche spirituelle (ou que mon ego me le laisse croire…), je pourrais avoir tendance à adopter un comportement qui me semble « labellisé spirituel » (calme, détachement, altruisme…) avec le secret espoir qu’il sera profitable à mon évolution. Or, à l’intérieur de moi, s’il y a des parts d’ombre, des blessures ou des frustrations dont je n’ai pas conscience ou que j’essaie de masquer, ce sont de ces zones qu’émaneront mes vibrations les plus fortes, qui détermineront donc les expériences que j’attirerai prioritairement.
Plutôt que d’idéaliser qui nous aimerions être et d’essayer d’être et de paraître ce que nous ne sommes pas, mieux vaut donc s’accepter et être en paix avec sa nature profonde (voir les articles L’acceptation et Soyons spirituellement incorrect). Ainsi que le disait Osho : « Le respect et l’honneur n’ont aucune signification s’ils vous éloignent de votre nature. Que pouvez-vous faire si vous n’êtes pas une rose mais juste une pâquerette ? Appréciez et soyez une pâquerette ».
En créant un espace entre l’image extérieure que je veux donner et ce que je suis fondamentalement, je crée une dualité, donc de la tension en moi. Cette dualité contribue à me dévaloriser à mes propres yeux et à me donner une image de moi-même qui sera toujours jugée insatisfaisante au regard de l’idéal que j’aimerais atteindre.
Ainsi, quelqu’un nourrissant inconsciemment la croyance qu’il a peu de valeur et ne « mérite » pas d’être heureux en amour, aura beau désirer fortement rencontrer l’âme-sœur et multiplier les demande en ce sens, il risque fort de n’attirer que des personnes ou des expériences peu épanouissantes. Inversement, une personne en paix et en harmonie avec elle-même rayonnera et attirera naturellement à elle des personnes aimantées par son charme et son magnétisme, quel que soit son physique.
C’est entre autre pour cela que l’amour et le respect de soi sont si précieux : si, sur un plan inconscient, je me juge indigne de quelque chose et pense ne pas y avoir droit, il y a peu de chance que je l’obtienne, quelles que soient mes démarches volontaires. Au contraire, sans m’en rendre compte, je risque d’attirer à moi des situations qui matérialiseront le peu d’estime, voire le mépris, que je ressens pour moi-même. Cela risque de créer un cercle vicieux : plus j’attire d’expériences où transparaît ce peu de respect pour moi-même, plus se renforcera en moi la croyance que je ne mérite pas d’être respecté.
Un cercle vertueux est lui aussi possible : plus je serai aligné sur ce que je suis vraiment et sur mes désirs profonds, plus mes vibrations positives seront fortes, plus j’attirerai d’expériences positives qui me renforceront dans la confiance en ma valeur et la conviction que je suis sur la bonne voie, celle qui correspond à ma vraie nature.
Limites à la loi d’attraction
Nous avons vu que nos vibrations ont un véritable impact sur les expériences que nous avons à vivre. Mais peut-on pour autant affirmer que nous créons totalement le monde qui nous environne ? N’est-il pas excessif d’apposer à la loi d’attraction le qualificatif « d’universelle » ?
Ainsi, si un tremblement de terre ravage toute une région, comment affirmer que chacune des milliers de victimes a personnellement attiré ce drame à elle de par ses vibrations ? Et si un nouveau-né décède de mort subite, peut-on penser que ce sont ses croyances négatives sur lui-même qui lui ont attiré cet événement ?
Si l’influence de nos vibrations sur la survenance d’évènements extérieurs est réelle, cette influence ne doit cependant elle pas être vue comme relative dans la mesure où d’autres facteurs sembleraient également intervenir ?
Suivant les croyances et convictions de chacun, ces autres facteurs me semblent être principalement les suivants :
La cause supérieure
Certains estiment qu’au-delà de leurs apparences matérielles, tous les événements qui nous arrivent trouvent leur sens dans quelque chose de plus vaste que nous, dans un « dessein intelligent », peu importe qu’on l’appelle Dieu, la Vie, l’Univers ou autre…
De nombreux courants spirituels considèrent que notre « mission sur terre » est d’évoluer spirituellement jusqu’à la réalisation complète de nos potentialités. Chaque événement qui survient dans nos vies est dès lors une invitation à évoluer, que nous envoie l’univers. Selon Edgar Cayce, « Nous attirons exactement ce dont nous avons besoin à chaque instant ».
Vue comme cela, la loi d’attraction ne s’exerce pas de façon aveugle mais est perçue comme une alliée au service de notre évolution : tout événement qui survient a pour fonction de mettre en lumière une part de nous qui doit évoluer.
Dans cette optique, le hasard n’existe pas. Tout a un sens, même s’il ne nous apparaît pas clairement. Ainsi, les événements injustes ou absurdes qui nous révoltent sur le plan émotionnel trouvent leur sens et leur raison d’être sur le plan de l’âme.
Les synchronicités
C’est dans la croyance d’un monde intimement relié et interconnecté où la psyché et la matière ne font qu’un, que Carl Gustav Jung a développé le concept de synchronicité, qu’il définit comme la survenance simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Par exemple, quelqu’un réfléchit à une problématique et un « hasard intelligent » lui fait ramasser un livre tombé par terre, ouvert à une page qui apporte justement une solution à cette problématique.
Pour Jung, ces événements n’ont rien de fortuit. S’ils ne sont pas liés par une cause, ils sont liés par le sens et peuvent être perçus comme « une réponse de l’univers à un besoin exprimé consciemment ou inconsciemment par la personne ». Ce que traduit Paul Eluard par : “Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ».
En se mettant à l’écoute de son intuition, les synchronicités apparaissent alors comme des signes nous invitant à emprunter le chemin le plus chargé de sens, au lieu de privilégier systématiquement le chemin le plus rationnel ou le plus logique. Dans un processus de développement de soi, les synchronicités peuvent alors tenir un rôle important de guidage dans ce travail d’évolution.
Karma et réincarnation
Près d’un tiers de la population mondiale (bouddhisme, hindouisme, jaïnisme, sikhisme, shintoïsme…) considère que ce qui nous arrive dans cette vie-ci trouve sa cause dans l’ensemble des actes (le karma) que nous avons commis dans nos vies passées. C’est le concept de la réincarnation : après la mort du corps physique, l’âme se réincarne dans un autre corps et, dans cette nouvelle vie, elle devra supporter les conséquences de ses actes dans ses vies antérieures. Cette croyance amène la notion de destinée (ce qui doit arriver arrivera), qui n’implique pas pour autant de fatalité dans la mesure où, par son comportement dans sa vie actuelle, l’être humain garde la possibilité d’influer sur ses vies futures.
Hasard et causalité
A l’inverse, les tenants d’un matérialisme athée considèrent, eux, que les événements trouvent exclusivement leur genèse soit dans le hasard, soit dans les lois statistiques et le principe de causalité (une cause provoque un effet). De ce point de vue, il n’existe aucune « coïncidence » troublante ni une quelconque « volonté supérieure », chaque événement trouvant une explication rationnelle.
Ainsi, les rationalistes contestent le principe de synchronicité, considérant que si ces coïncidences sont effectivement improbables, il en existe potentiellement une variété à ce point infinie qu’il serait tout aussi improbable qu’aucune d’elles ne survienne jamais…
Il est vrai que notre mental ressent parfois le besoin de trouver du sens et de la signification là où il n’y en a pas toujours, quitte à sur-interpréter les événements. Selon Daniel Kahneman, « Notre esprit répugne à se contenter d’explications statistiques et cherche une cause. Il va donc « refaire » le passé en trouvant des causes qui permettent de construire une histoire cohérente et qui nous donnent l’illusion de comprendre le passé. Or, cette histoire est le plus souvent fausse et exagérément simplificatrice car nous minimisons fortement la part de hasard, de chance, de non-événements qui ne se sont pas produits et qui auraient pu tout changer, d’incertitude dans ce qui s’est passé”.
Et si ces différents facteurs coexistaient ?
Mon intuition est qu’aucune de ces théories ne suffit à elle seule à expliquer l’ensemble des événements qui nous arrivent et qu’il est vraisemblable qu’elles (ou certaines d’entre elles) coexistent. Ainsi, il se peut que tel événement soit totalement dû au hasard et dépourvu de signification, tandis que tel autre ait pour origine la loi d’attraction.
Que la loi d’attraction ne soit pas exclusive n’enlève rien à sa réalité et à son effectivité. Cette coexistence me semble assez naturelle et complémentaire : « C’est un processus coopératif, notre environnement nous crée autant que nous le créons », souligne Lynne McTaggart. Les influences peuvent donc se faire dans les deux sens…
Par ailleurs, même si un événement pourrait ne pas avoir de signification en lui-même, rien n’empêche de faire le choix conscient d’y ajouter du sens en le transformant en une occasion d’évoluer : « Nos épreuves contribuent toujours à notre développement lorsque nous les regardons comme des opportunités de corriger les erreurs du passé ou d’acquérir sagesse et entendement » (Edgar Cayce).
Didier de Buisseret
N’hésitez pas à partager cet article, en le reprenant intégralement, sans modification ni coupure, et en citant sa source (www.presenceasoi.be)
- La loi d’attraction – Les demandes (2)
- La loi d’attraction – La saine responsabilisation
Merci pour cette série d’articles éclairants sur la loi d’attraction que beaucoup manipulent de façon un peu simpliste. En vous lisant je pensais que chaque théorie sur l’explication du sens de la vie était réductrice car exclusive et je partage votre avis que nous pourrions regarder davantage à une coexistence. Je trouve toujours réducteur de ne « devoir » s’en tenir qu’à une Ecole, une pensée, un mouvement. Chacun essayant de nous apporter la preuve de sa valeur sans laisser la place au questionnement, aux doutes, à l’incertitude. Notre esprit peut éprouver l’impermanence, profitons-en. Même si cela exige esprit critique et discernement, le contraire de la facilité et du pré-mâché.
Merci Emily. Oui, moi aussi cette loi ne me satisfaisait pas de prime abord. Ce fut ma motivation à creuser…:-)
supers pages : attraction, acceptation, parts d ombres et effet miroir, merci pour vos textes
CC