Présence à soi

Méfions-nous des rituels

Méfions-nous des rituels

Dans toutes spiritualités, les rituels sont importants car ils permettent de sacraliser un moment, d’en mettre en évidence toute la beauté, tout le caractère précieux. Ainsi, une activité aussi commune que boire le thé est devenue une cérémonie grandiose au Japon. Le rituel est comme un bijou façonné pour faire ressortir la pierre précieuse qui y est sertie, la mettant en valeur pour mieux nous permettre d’en percevoir l’éclat.

Le Tantra suggère lui aussi quelques rituels, destinés à célébrer la beauté du moment, à  encourager chacun à être totalement présent à lui-même et à l’autre, tant de corps, que d’esprit, d’âme et de cœur. Je pense à la Salutation du cœur ou la création d’un espace sacré, par exemple.

Cependant, ces rituels peuvent aboutir à l’inverse de l’effet recherché s’ils ne sont pas pratiqués en conscience. Alors qu’il a pour seul objectif de nous aider à vivre plus intensément le moment, à être totalement présent, le rituel peut éloigner d’une spiritualité authentique s’il est pratiqué mécaniquement, par habitude. Le rituel devient alors une fin en soi et se vide de sens. Cela peut devenir une routine machinale, voire un moyen de se vider le cerveau, de fuir la réalité.

Il est donc toujours intéressant de se poser et de se reposer cette question : tel rituel me permet-il d’accéder plus facilement à mon intériorité ou, au contraire, m’en éloigne-t-il ? Le rituel est un moyen et non une fin. Va-t-il dans le sens de la vraie finalité ? Mieux vaut abandonner un rituel si son sens disparaît ou si l’on s’y ennuie. Ça doit être vivant et pétillant !

Un rituel est donc un facilitateur pour accéder à un état d’être propice à la spiritualité. Un autre écueil est de trop se reposer sur le rituel, d’en devenir dépendant au point d’avoir l’impression de ne plus avoir accès à notre intériorité sans le secours du rituel. C’est un peu comme les personnes qui se sont construit un imaginaire érotique tellement sophistiqué qu’ils ne peuvent accéder au désir sans l’aide d’une mise en scène compliquée ou la présence de multiples accessoires; situation décrite dans l’article relatif aux fantasmes.

Il est donc important de ne pas devenir dépendant d’un décorum (que ce soit un support musical, allumer une bougie, pratiquer un enchaînement de gestes…). Le rituel est une aide mais ce n’est pas un passage incontournable. A la limite, plus on progresse sur son chemin personnel moins le rituel devrait être nécessaire, jusqu’à devenir totalement inutile.

Le rituel restera toujours quelque chose d’extérieur à nous. Gardons à l’esprit que le vrai temple à honorer, c’est en nous qu’il se trouve.

Didier de Buisseret

www.therapeute-debuisseret.be

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